En décembre 1972, j’ai exposé avec plusieurs photographes au café de l’église Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement, avenue du Mont-Royal. À cette occasion, Madame Lachance, la femme d’un tavernier de la rue Saint-Denis, s’est arrêtée devant mes photos. La conversation s’est alors engagée et elle m’a demandé de photographier son mari et ses deux fils. C’est à ce moment là qu’a commencé mon aventure à la Taverne de Paris. J’ai passé plusieurs heures à la taverne, j ai lié des connaissances et ceci m’a permis d’aller chez des gars pour jaser, recueillir des confidences et les photographier.
Ma recherche s’est poursuivie avec pour but de cerner ce phénomène populaire important au Québec : la taverne, lieu essentiellement réservé aux hommes.
Alain Chagnon, 1974
M. Lachance et ses deux fils.
Pierrot le fou
Lucien et son chien
Frisé
M. Allard
Bernard trinquant
J'ai rencontré Jean-Claude, Ti-rat, on l'a surnommé comme ça parce qu'il est petit et qu'il creusait des caves au " pic pis à pelle".
Il habite seul dans une des nombreuses maisons de chambres de la rue Saint-Denis.
J'ai passé plusieurs samedis après-midi à jaser avec lui.
Pendant cette période, il a déménagé cinq ou six fois de chambre à l'intérieur d'une même maison ou à un coin de rue de là.
Cela m'a permis de rencontrer d'autres solitudes comme la sienne.
Réjean et Jean-Claude
Autoportrait