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Bande à part, 1984-1986

Quand j’étais adolescent, tous les espoirs étaient permis: c’était les Beatles, mai 68, le monde semblait en pleine effervescence. Aujourd’hui, c’est différent, l’avenir est incertain. Les jeunes ressentent de façon plus aiguë la dureté du monde.

Même si le contexte social a changé, mais les jeunes éprouvent toujours un même besoin de s’affirmer, un besoin de couper les ponts, de construire à partir de leurs propres valeurs. Le besoin de faire bande à part.

J’ai sympathisé avec eux parce que je me sentais encore jeune, et peut-être même par envie, car ils ont le goût du risque, le désir d’absolu, le refus de tout compromis, une rage de vivre qui se perd souvent avec l’âge.

J’ai commencé en 83 à les photographier, tout d’abord dans les lieux publics, puis dans des Maisons de jeunes. En 84, le hasard des rencontres m’a amené à Verdun (ville ouvrière en banlieue sud-ouest de Montréal.). Je me suis promené dans les arcades, puis j’ai fréquenté une école secondaire où j’ai rencontré un groupe de jeunes qui venait de former un orchestre « Heavy Metal ». J’ai suivi la bande pendant quelque temps.

Alain Chagnon, 1986

 

 

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