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D’ici et d’ailleurs, 2001

Depuis plusieurs années, mon travail explore différentes formes narratives. Dans mes projets au Sénégal et au Nicaragua, j’utilisais le concept de calepin de voyage qui me permettait d’intégrer mes images documentaires dans une trame narrative, de raconter « mon histoire » de ces gens.

Dans mon travail De villes en déserts,  le voyage avait pour but le plaisir de l’errance. La narration prenait la forme d’une longue bande d’images ininterrompues qui défilait sous nos yeux, comme lorsqu’on regarde par la portière d’une auto. En voyageant seul sur une longue période de temps, le photographe finit par se prendre pour modèle.

En 2001, je suis allé à Cuba dans le but de voir comment vivent les gens dans les vieux quartiers de La Havane. Parallèlement au désir de photographier ces quartiers, il y avait celui de rendre compte des rêveries qu’ont fait surgir en moi le voyage en solitaire.

J’étais impressionné par le pays exploré, mais seul devant un café, ou le soir dans ma chambre d’hôtel, je me laissais aller à des rêveries. Je me rappelais ce que j’avait vu durant la journée mais un souvenir en appelant un autre, des images, des atmosphères, des lieux, des personnes chères qui m’attendaient au retour resurgissaient de ma mémoire.

Alain Chagnon, 2001